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Dès 2002, Ryan identifie trois besoins psychologiques de base qui expliquent pour beaucoup les comportements des individus et qu'il peut être intéressant d'interroger notamment lorsque l'on souhaite comprendre pour quelles raisons on se heurte parfois à des résistances dans la mise en place de modalités de formation intégrant le digital. Ces trois besoins sont les suivants : Le besoin de compétence ou encore la sensation éprouvée par la personne qu'elle est en interaction active avec son environnement. C'est notamment le sentiment qu'elle éprouve lorsqu'elle a le sentiment d'utiliser ses capacités. Le besoin de relations sociales ou encore la sensation d'être connecté aux autres, d'appartenir à un groupe ou à une communauté, d'être en lien. Le besoin d'être autonome ou encore d'être à l'origine de son propre comportement et surtout d'agir selon des valeurs auxquelles on adhère. Ces trois axes constituent des leviers extrêmement puissants qu'il peut être judicieux d'utiliser lorsque l'on travaille avec les équipes pédagogiques et lorsque l'on se heurte à des résistances. En cette fin d'été, qui n'aspire pas secrètement à plus de lenteur, à garder le contrôle sur les choses pour que perdure cette délicieuse sensation estivale, celle que l'on éprouve lorsque s'installent les vacances, alors que le temps s'écoule lentement.
En octobre dernier, nous étions réunis à Angers pour réfléchir justement sur ce phénomène d'accélération du temps autour des travaux d'Hartmut Rosa, sociologue et philosophe allemand. Son livre "Accélération : Une critique sociale du temps" a été traduit en 2013 aux Editions La Découverte. Ce colloque prenait alors une résonance particulière alors que j'achevais un travail de recherche mené sur une période de presque 5 ans grâce auquel j'avais pu réunir plus de 600 témoignages d'hommes et de femmes au mitan de leur vie. Au delà de mon propre questionnement sur l'autorégulation de la santé, ces rencontres m'avaient permis de réaliser à quel point prendre ou reprendre le contrôle sur sa vie était au centre des préoccupations de toutes ces personnes. Ce que l'on appelle l'agentivité, c'est à dire la capacité à contrôler par soi-même et pour soi-même tous les aspects de sa vie revenait régulièrement au détour des entretiens. Parvenus au mitan de leur vie, ces hommes et ces femmes qui avaient pour la plupart, consacré toutes les années précédentes à se réaliser professionnellement ou à fonder une famille, témoignaient d'un temps nouveau où il devenait important de se centrer davantage sur soi-même. Une sorte de temps d'arrêt, de bilan, de crise parfois même mais qui était l'occasion de réinterroger ses choix de vie et ses priorités. Alors que la rentrée approche et qu'inévitablement le temps va à nouveau s’accélérer, je repense à cette notion de contrôle et me surprend à imaginer qu'il puisse être possible de garder le contrôle sur le temps ....
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Juillet 2019
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